Je ne suis que colère et j’essuie ma rancœur
sur les peaux assassines
des garçons et des filles qui tachent le cœur
de toutes mes copines
Un bleu pour tout vos blues ne serait pas assez
j’en ai assez de voir vos grands mâts se baisser
et vos coudes blessés
pour les froufrous méchants de jolis cœurs variables
de loulous capricieux que j’invite à ma table
au moment des béguins
et qui se font les yeux semblables aux marées
pour vous déboussoler, vos navires barrés
sur leurs humeurs sanguines
Et toutes mes copines
pour des garçons moyens
pour de piteuses filles
se font les yeux qui brillent
et le cœur mitoyen
de filous, d’aigrefines
Je ne suis que vinaigre et j’essuie mon aigreur
sur les peaux assassines
des garçons et des filles qui tachent le cœur
de toutes mes copines
Une vieille rossée ne serait que justice
pour tous ces pisse-froids qui jouent les adonis
et pouffent en coulisses
leurs façons d’être aimé avec l’œil soupirant
les cuisses infidèles, déjà regrettant
ton corps qui se dérobe
leurs robes de romance et leurs vestes sérieuses
car rien ne les atteint dans leurs forces rieuses
puisqu’ils sont sans calcul
Et toutes mes copines
pour de fieffées salopes
pour des cons majuscules
se font traîner en ruines
et les blonds et les brunes
avalent leur fortune
Je ne suis que rancune et j’essuie ma rancœur
sur les peaux assassines
des garçons et des filles qui tachent le cœur
de toutes mes copines