EN EXCLUSIVITÉ
LES NOUVELLES SOLITUDES DU PENIS
Tragi-comédie en actes multiples
personnages PAUL: un solipsiste
LOUIS: heureux infatigable
VALENTIN: prince des penseurs déchu
autres personnages à venir
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Acte premier; scène 1
Valentin et Paul, dans l'appartement somptueux, buvant leur café. Louis avec intermittence.
VALENTIN: Les temps ont bien changés. Tempus fugit et ennuitus amplificat
PAUL: Ah mon cher, si seulement vous existiez !
VALENTIN: jadis ...
LOUIS:
rentre par une porte epistémologiquement valide: Quant àmoi, j'ai vu le soleil, il faisait beau, le monde éclate au grand jour et mes perceptions m'agréent, ah, le beau temps est absolu, il n'implique que le beau temps, c'est bien assez, j'ai oui vos plaintes résonner entre les cymbales des deux infinis, mais ce n'était pas l'amour, tant pis pour vous
il repartPAUL: c'est bien fait pour nous. Si j'avais eu d'autres ambitions que mon malheur...
VALENTIN: si j'avais eu moins d'ambition... une vie de peu... en campagne... mon castelet... mes livres... mon domestique... on peut se satisfaire d'une vie simple...
PAUL: j'aurais du apprendre à aimer malgré les vexations de la nuit, la pureté s'éprouve aussi dans les bras qui nous répugnent, j'aurais trouvé peut être à force de voyages atroces la femme intacte que j'aime depuis le premier jour
VALENTIN: j'ai trop aimé pour connaitre encore l'amour, les filles glissent entre les doigts délicats de mes occupations, je ne distingue plus, à l'horizon, que le point minuscule de leur sexe, et, tant pis, je les abandonne à l'oubli perpetuel
PAUL: et maintenant j'ai vingt ans, j'ai vingt ans depuis toujours, que faire d'un âge qui ne finira jamais ?
VALENTIN: j'ai vingt sept ans, vingt sept qui vont rejoindre vingt six, vingt cinq, vingt quatre, vingt trois
(compte jusqu'à l'infini), dans la poubelle du grand âge
PAUL: j'ai vingt ans pour jamais
VALENTIN ET PAUL EN MEME TEMPS: aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah (
très plaintif)LOUIS:
(revient): MESSIEURS... assez de plainte... diantre, on ne s'entend plus être heureux!
PAUL: mais nous sommes bien malheureux...
LOUIS: c'est une maladie qui se soigne, j'ai pour vous le remède... attendez ...
(plonge la main dans sa poche)MAIS SOUDAIN UNE HARPIE DEUS EX MACHINA EMPORTE LOUIS PAR LE TRAGIQUE ENCHANTEMENT DE LA VOLONTÉ DE L'AUTEUR
ah!
à suivre